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Jeudi 8 février 2024, à 17h48
Je termine la retranscription du troisième texte écrit le 2 décembre dernier.
Trois textes en lien avec les couleurs et avec la Vie, avec un grand V.

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Les pieds de Pierre s'enfoncent dans la neige, chaque pas laissant une trace de son passage, qui serait bientôt recouverte par de nouveaux flocons.

Le passage de chaque être humain sur Terre est éphémère et quoi de mieux que cet environnement grandiose, au milieu des montagnes, pour s'en rappeler ?

Pierre a envie de se fondre parmi les pierres, parmi les éléments. Il a envie d'oublier les aspérités et les questionnements de la vie et de faire le vide.

Devant lui, la neige immaculée recouvre tout d'un manteau qui adoucit les reliefs et gomme les couleurs. Il n'y a plus que des formes : des nuances de blanc et de gris, et le crissement de ses pas lorsqu'il bascule son poids d'un pied à l'autre.

Il s'est fixé comme objectif d'atteindre ce petit sommet là-haut, en face de lui. Il n'y a pas de chemin balisé, personne n'est peut-être même jamais allé à cet endroit et c'est ce qui lui plait.

Pas d'exploit sportif, pas de reconnaissance, pas d'histoires à raconter. Personne ne saura jamais ce qu'il a accompli aujourd'hui.

Il se délecte de cet anonymat, de cette aventure qui ne lui appartient qu'à lui seul, et qui pourtant, pour lui, aura bien existé.

Arrivé en haut, il sort de son sac un fumigène, un de ceux qui dégagent une fumée rouge, légère mais visible, et il en déclenche le mécanisme. Une tâche colorée se répand au milieu du blanc... juste pour dire symboliquement : je suis là, je suis en vie, j'ai existé.